Choix du terrain.
Après différentes recherches, demandes de conseils concernant un terrain propice pour construire sur la zone, on décide de construire en lisière d’un champ, en bordure de forêt, à côté des deux cabanes rouennaises. On construit près des potes du collectif tout simplement.
De toute façon , il n’y a à priori pas de terrain vraiment propice ou idéal pour une construction lourde, en pierre, sur la zone. Soit on reconstruit à partir d’une ruine ou d’un ancien emplacement de ferme où les fondations seraient toujours présentes, soit tu cherches le terrain le moins inondé en hiver, un peu surélevé (plutôt rare dans le bocage).
Pour construire des fondations qui tiennent sur la durée, on doit construire théoriquement sur un sol « dur », avec un certaine densité de terre et de cailloux. Ce qui n’est pas notre cas. D’après les cartes BRGM le sol « idéal » (idéal pour un batisseur aux normes de construction légales) sur la zone est à une vingtaine de mètres de profondeur. Ce n’est définitviement pas une zone à bâtir.
On repère une zone avec peu d’arbres, proche de le futur nouvelle cabane rouennaise, bien exposée au soleil mais en même temps un bois dans le bois. Parfait, on se lance et on commence à dégager la zone de ses ronces.
Tracé et tranchées de fondations.
On se dit que 6x6m est une taille acceptable. Ni trop ambitieux ni trop petit pour pouvoir y faire quelque chose à l’intérieur, une fois le batîment terminé. On fait un tracé relativement précis, on plante des piquets et on tend des ficelles. On vérifie que nos côtés font bien 6 mètres et on ajuste notre carré en vérifiant la taille des diagonales (celles-ci devant être de tailles égales pour obtenir un carré).
On décide de faire des fondations assez grosses pour pouvoir monter un voir deux étages. Largeur : 80cm. Profondeur 85cm. On commence donc à creuser, à la main. On décide de prendre le repère de nos ficelles comme milieu de tranchée. Du coup, nos murs feront un peu plus de 6 mètres en prenant la mesure à l’extérieur. C’est un choix arbitraire.
Le tractopelle de la zone viendra, après quelques jours, finir de creuser nos tranchées.
On enlève également la couche de terre végétale sur le carré centrale afin d’avoir un sol sain sous notre plancher. A noter que le sol de la ZAD en général est très argileux. Après 20 ou 30cm de terre végétale on tombe sur l’argile. On observe d’ailleurs assez clairement les différentes couches.
Remise à niveau du fond de tranchée après le passage du tracto. Le sol est légèrement en pente vers la forêt.
Renforcement de fondations.
Comme dit plus haut, le terrain n’ayant qu’une faible tenue, il nous fallait quelque chose de plus que nos simples fondations. Après discussions et renseignements auprès d’amis bâtisseurs on nous suggère une technique romaine consistant à renforcer le sol en fond de tranchée de fondation en y enfonçant des pieux (piquets en bois imputrescible d’une dizaine de centimètres de diamètres) à 80cm de profondeur tous les vingt centimètres sur toute la largeur de la fondation.
C’est une technique utilisée aussi pour certaines constructions modernes telles que des gros bâtiments en bord de fleuves par exemple, sur des quais, et à l’aide de gros engins on enfonce des pieux métaliques à des dizaines de mètres de fond. Cela permet de renforcer le sol et d’attendre des couches plus durs dans le fond.
N’ayant pas vraiment de solutions alternatives on se lance dans la fabrication de pieux. Après avoir taillé quelques chaîtaignés (bois imputrescible), on découpe des tronçons d’envrion 1.50 mètres. On se laisse une marge, car en tapant dessus pour les enfoncer, on abîme les têtes et cela nous oblige à les couper. L’objectif étant de les enfoncer d’environ 80cm dans le sol, et ça, en fond de tranchée, dans un sol déjà relativement dense. Après avoir obtenu environ 110 tronçons, on les écorce et on les tailles en pointe. On allume ensuite un feu et on carbonise les pointes afin de les renforcer. A noter qu’il est préférable d’avoir du bois récemment coupé pour plus de solidité. S’il est trop sec il se fendra rapidement au moment de l’enfoncer.
On se renseigne un peu plus sur cette fameuse technique romaine et on s’aperçoit qu’en plus des pieux, ils ajoutaient parfois des caissons qui permettaient de chaîner les pieux ensemble. On se dit que des palettes avec des ronces passant entre les pieux et les palettes + un béton de chaux pour solidifier le tout pourrait être une bonne base pour nos fondations.
Vient alors le moment tant redouté de planter ces pieux. On utilise une tarrière manuelle de 10cm de diamètre (légèrement plus petit que le diamètre de nos pieux pour conserver une résistance) pour faire des pré-trous. On utliser la barre à mine pour aller plus profond et casser la terre et les cailloux de plus en plus compacts dans le fond. On inonde également la tranchée pour rendre la terre plus meuble. On place les pieux dans les trous et on les enfonce à l’aide d’une « cloche ».Outil qui s’utiliser à deux normalementet qui est initialement destiné pour planter des piquets de clôture. Seul limite : la taille de la cloche. On doit donc terminer les 60 derniers centimètres à la masse. On attache des sangles en tête de piquets pour limiter leur éclatement. Travail long et difficile, mais avec un peu d’aide sur le chantier, on avance.
Inondation de la tranchée à l’aide du tracteur vigilant et de sa citerne
Pose des palettes et coup de masses
On a également essayé deux choses pour nous aider mais qui ce sont soldées par des échecs:
Location d’une tarrière thermique. Outil pas approprié pour creuser dans un sol dense avec présence de cailloux. On a cassé la mèche et payé plus chère que prévu.
Fabrication d’un système de poids et de poulies appelé « sonnette ».
On réussit à mettre en place ce qu’on a en tête mais les essais ne furent pas concluants. Pas assez de hauteur ni de poids. Ensemble pas très mobile. On repasse finalement à la masse.
Parallèlement, on continue à accumuler du matériel. Récup’, dons, ruines.