Depuis l’échec de l’opération César, le gouvernement ne sait plus comment venir à bout de l’opposition au projet d’aéroport de Notre-dame-des-Landes. Sur le terrain, il est incapable d’avancer dans le calendrier des travaux et ne parvient pas à enrayer la résistance sous toutes ses formes : semis collectifs, occupation de la ferme de St Jean du Tertre, acheminement d’un hangar au Rosier, multiples reconstructions, recours juridiques en cours.
Au delà de la ZAD, les comités de soutien sont toujours mobilisés et le mouvement reste massif. La manifestation du 22 Février à Nantes, en rassemblant 50 000 personnes et 500 tracteurs en fut une démonstration éclatante.
Face à cette mobilisation inédite, et au fur et à mesure que se dessine l’abandon du projet, il ne reste plus au gouvernement que la répression pour riposter. Depuis le 22 février, il s’y emploie avec acharnement :
plus de 30 arrestations, presque autant de condamnations et 3 personnes actuellement en prison à Carquefou (2 personnes en détention provisoire et une personne pour 1 an ferme). Comme pour tous les procès depuis le début des expulsions, il s’agit bien d’une opération visant à fragiliser la lutte dans son ensemble.
Nous dénonçons :
• L’usage systématique, comme on l’a vu pendant les expulsions, pendant la manifestation du 22 février et partout ailleurs, des armes dites « non létales », provoquant de nombreuses mutilations : flashballs, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement.
• Les arrestations arbitraires, sur la base de dossiers qui contiennent principalement des photos floues et qui s’appuient en réalité sur une entreprise de fichage politique généralisée qui touche tous les pans de la contestation sociale.
• Le recours systématique à la comparution immédiate, une procédure expéditive qui empêche les inculpés d’élaborer une défense digne de ce nom.
• La volonté assumée du parquet et du tribunal de Nantes de faire des exemples, en condamnant le contexte politique plus que les faits eux-mêmes.
Nous appelons donc toutes les personnes sympathisantes de cette lutte à diffuser ces informations et à participer aux rassemblements qui se tiendront devant le tribunal tout au long du mois de juillet :
• Lundi 7 juillet : Procès d’un zadiste arrêté à Nantes le 18 juin, en détention provisoire actuellement, pour vol, refus de prélèvement ADN et participation à un attroupement armé le 22 février . (il a pris 4 mois de prison ferme)
• Jeudi 10 juillet : Procès d’une personne arrêtée à Rennes le 18 juin, en contrôle judiciaire actuellement, pour dégradation le 22 février.Rendu : 3 mois de prison ferme sans mandat de dépot pour O, [ce qui veut dire qu’il est ressorti en attendant de voir le juge d’application des peines] et 300€ de dommages et intérêts.
• Mercredi 16 juillet : Procès d’un militant du comité Ile-de-France, arrêté le 14 mai à Paris, pour dégradation le 22 février.
• Vendredi 18 juillet : Procès de 4 personnes, arrêtées le 17 juin, en contrôle judiciaire et en détention provisoire pour l’une d’entre elle, pour recel, refus de prélèvement ADN et « association de malfaiteurs » à cause de la présence, dans leur véhicule, d’affiches et de tracts appelant au rassemblement de soutien du 19 juin devant le tribunal.
Face à cette tentative d’isoler des individus et de les faire payer pour l’ensemble du mouvement, nous restons plus que jamais unis ! Unis contre le projet d’aéroport et contre la répression qui s’abat sur l’ensemble des mouvements sociaux : de l’usine des milles vaches à l’usine Seita, de Calais au Val de Suse, tenons bon face à la criminalisation de nos luttes!
– RDV les 10, 16 et 18 juillet à 14h devant le palais de justice de Nantes.